EXPOSITION CONTES ET LÉGENDES DU PAYS CATALAN À LA LIBRAIRIE TORCATIS À PERPIGNAN
EXPOSITION LIBRAIRIE TORCATIS
10 rue Mailly – Perpignan
Vernissage vendredi 17 mars à 17h30
Horaires d’ouverture de la librairie
https://www.librairietorcatis.com
Au printemps 2020, pendant le confinement et à l’occasion de la 8e fête de l’Estampe, les membres du Centre de gravure de Céret ont réalisé une série de gravures sur le thème “Contes et légendes du pays catalan”. Seul le format 13 x 13 cm a été imposé, la technique était libre en fonction des moyens disponibles chez soi. Monotype, linogravure… chaque participant a trouvé sa technique pour un résultat inspiré. Les cordelettes entre les panneaux représentent le lien que ces légendes tissent entre les habitants, entre les générations, entre les anciens catalans et les nouveaux, voire entre la Catalogne du nord et la Catalogne du sud. C’est le lien culturel d’une région qui traverse le temps et s’inscrit dans l’espace actuel.
Une présentation des Contes et Légendes retranscrite à la manière de chaque artiste accompagne les estampes entre les panneaux.THÉMATIQUE
La légende, c’est le ciment social et intergénérationnel. Elle participe des traditions d’un pays. Aujourd’hui, ces récits sont redécouverts par amour de l’histoire et de la vie locale. Les légendes sont des récits merveilleux qui se déroulent dans un endroit défini. Elles sont issues de la tradition populaire.Autrefois, les légendes se transmettaient oralement, autour du feu le soir. Puis elles ont été consignées par écrit par les conteurs et les écrivains.
Ce folklore prouve l’attachement au terroir avec un certain côté poétique. Les légendes naissent grâce aux paysages inspirants. C’est le cas du pays catalan, l’explication vient de la richesse naturelle des sites. Une région très aquatique avec la mer, de nombreuses rivières ou lacs et ces montagnes toutes proches nourrissent l’imaginaire.
Les torrents, parce qu’ils sont forts et agressifs, sont attribués au Diable, alors que les cours d’eau, plus petits et calmes comme les ruisseaux, seront liés aux fées. Plus la vue est atypique, luxuriante ou propice à la création, plus il y a de légendes.
Une légende ça sert à faire travailler l’imagination ! Enfants, on s’est tous raconté des histoires de fantômes pour se faire peur le soir. C’est la même idée pour les légendes. Ce sont des histoires et des traditions qui se transmettent, comme un patrimoine.
L’esprit humain conçoit et explique les phénomènes, que ce soit la mer, les lacs, les orages, les vents violents, la végétation, le minéral ou les pierres. Lorsqu’un rocher était situé un peu loin de la montagne, dont il avait dû se décrocher, pour peu qu’il ait une forme humaine, la légende racontait qu’un homme avait fauté et s’était pétrifié.
De nos jours, les légendes disparaissent car tout a une explication logique ou scientifique. Or connaître les légendes permet d’apprendre beaucoup sur le mode de vie d’autrefois. Souvent, les aïeux expliquaient des choses inconcevables dans leur esprit grâce aux légendes. Comme le Pont du Diable qui est construit au-dessus d’un torrent violent. Les habitants ne comprenaient pas comment les fondations du pont pouvaient tenir face au courant. Ils attribuaient donc un aspect diabolique à l’ouvrage.
La formation des montagnes est attribuée à de mauvais génies, car les conditions climatiques et le peu de vie était forcément d’origine maléfique. Les légendes viennent de l’incompréhension humaine face à la science.
Les légendes ont aussi une dimension moralisatrice. L’évangélisation a recours aux légendes. Celles-ci étaient lues aux offices pour inciter les croyants à être de bons chrétiens et ainsi chasser les autres religions.
Aujourd’hui, quel intérêt porte-t-on aux légendes ?
Les gens ont perdu cette notion de transmission car plus personne ne connaît l’origine des légendes. Cependant, de plus en plus de personnes recherchent les légendes et créent des blogs de fans. On voit beaucoup de conteurs et quelques écrivains locaux déterrer les histoires locales.
«Tous les pays qui n’ont plus de légendes sont condamnés à mourir de froid»
prédit le poète français Patrice de La Tour du Pin.